mercredi 1 juillet 2009

Me, myself and I

Il est très rare que j'aie un titre avant d'avoir écrit un billet. D'habitude, il est inspiré par le contenu de la note; il arrive parfois comme une évidence, parfois non, après que j'ai écrit.

Pas aujourd'hui. Le titre était évident, il allait de soi.

Je me trouve égocentrique. La preuve, ça commence mal, le "je" apparaît dès la quatrième ligne.
Il est bien sûr difficile de parler de soi sans utiliser ce pronom, n'est pas Alain Delon qui veut.

Tout ça pour te dire que "je" est trop centré sur lui-même en ce moment. Sur elle-même, d'ailleurs.

Quand j'étais jeune -et ne me rappelle pas que je n'ai que 25 ans, jaloux-, je faisais très attention à mes amis. Bien plus qu'à ma famille d'ailleurs.
J'écoutais les copines me parler de leurs affaires de coeur, j'acquiesçais, je conseillais, et passais mon chemin, puisqu'on me demandait rarement ce qu'il en était des miennes.
J'ai longtemps été l'oreille sympathique de ma bande d'amis. Eux se souciaient, et se soucient, de moi, là n'est pas la question, mais celle qu'on appelait pour avoir un conseil, c'était Bibi. Moi, pas la chanteuse, fais pas ton connaisseur des années 80.

Et puis un jour, après une rupture délicate -oh mon Dieu, serait-ce le retour de l'Ex, si longtemps oublié? No way honey- je me suis concentrée sur moi-même. Il n'y avait que moi qui existait, seuls mes problèmes étaient importants, personne ne pouvait me comprendre, la vie était trop dure.

La guérison étant totale depuis plusieurs mois déjà, j'ai retrouvé un peu de cette générosité d'écoute qui me caractérisait jadissss.
Mais, car il y a un mais, of course, je ne suis pas totalement guérie de ce léger défaut de la personnalité, à savoir l'égocentrisme.

Symptômes:
-Quand quelqu'un me raconte quelque chose, je ne peux m'empêcher de faire un rapprochement avec un évènement similaire m'étant arrivée, et je le case. Mais si, tu sais bien, le célèbre "alors que moi, je..." .
-Si la conversation se déroule par écrit, là, c'est pire: je vais avoir du mal à poser des questions, par contre, raconter que ma machine à laver met 3 heures à laver trois culottes et deux chaussettes, et que je voudrais bien entamer une analyse parce que tu comprends, trop de soucis s'exposent à moi, tiens je vais te les raconter l'air de rien d'ailleurs, ça, c'est pas un problème.

Il me semble que ma capacité d'écoute est revenue, du moins je crois, mais ma capacité de parlote est apparue aussi, la guenon.

Sans vouloir faire de la psycho de bas-étage, matière dans laquelle j'excelle pourtant (tiens! tu vois, ça recommence...), j'ai bien l'impression que cette faculté de toujours s'avancer de façon personnelle relève du manque de confiance en soi. Théorie approuvée par un site de psycho trouvé au gré de recherches cybernétiques pouvant m'aider à élucider la question.

Est-ce qu'on peut se mettre en avant sans empiéter le territoire oral des autres? Est-il possible de trouver un juste milieu entre écoute et bla-bla?
Est-il possible, itou, d'écouter quelqu'un nous raconter ses malheurs sans éprouver le besoin de caser son expérience personnelle? Expérience qui, si elle peut aider ou illustrer une théorie, se révèle bien différente de celle vécue par son interlocuteur?

Je te laisse réfléchir à ses bonnes paroles, on va en faire de même.

5 commentaires:

  1. J'ai le même problème (très bien illustré par cette entrée en matière, d'ailleurs !)
    Je prends beaucoup de place oralement parce que j'ai peur qu'on m'oublie. Le pire, sans doute, c'est que j'en ai une conscience aigue (même si mes amis me contredisent à ce niveau-là). Malgré cette conscience, je ne peux m'empêcher de devoir parler, et bien souvent de ramener les choses à moi, ce que j'ai vécu ou observé. Bref, de l'égocentrisme pur et dur. Moins je veux parler de moi, plus je le fais, comme si une sorte de force étrange me poussait à m'exprimer...
    Bon enfin depuis quelques temps je fais des efforts : quand, au cours d'une conversation, je comprends que je ramène à moi le truc, je recentre le sujet sur l'autre et je me tais.
    Mais pendant longtemps, trop longtemps peut-être, j'ai été un bureau des pleurs très silencieux. Alors maintenant on dirait que je parle, je parle, pour vider ce qui a été tu.
    Bref, problème soluble mais avec un peu de temps et de patience, je crois (j'espère !) Maintenant, la seule personne avec qui je m'autorise à ne parler que de moi sans culpabiliser, c'est mon psy. Et encore, je parle davantage de mes amis que de moi-même, peur de trop m'imposer :-)

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  2. Tu sais bien que je fais pareil, des fois je me dis que ça peut passer pour de l'égocentrisme, mais j'y ai pas mal réfléchi et je me dis que je pourrais pas faire autrement, c'est en comparant nos expériences qu'on trouve des similitudes dans les comportements des gens et donc parfois des solutions, non?
    Cela dit, j'ai pas vraiment remarqué que tu fasses que parler de toi, et t'es quand même assez forte à l'écoute et au conseil!

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  3. -->Stephe: C'est exactement le mot qui convient: l'oubli. Tu retranscris très bien le pourquoi de la chose. La peur d'être oubliées.
    On aurait pas de petits soucis? ;D
    Bisous poulette.

    -->Fantômette: T'as raison,les solutions peuvent se trouver dans les comparaisons.
    T'es si mignonne... Lalalou mon Tchoupitchou.

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  4. A DEMAAAAAAIN, MONSIEUR LEBLAAAAANC!!!!!!!!!

    Yihaaaa!!

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  5. T'sais quoi ?

    Si ça se trouve ça te gêne et tu as l'impression d'empiéter parce que tu parles plus de ton expérience perso qu'avant, mais ça ne veut pas dire que ça gêne.
    MOI par exemple (huhu) j'adore quand les gens répondent à mes questions existentielles en racontant leur vie...

    Alors c'est sûr c'est pas très ajusté et si c'est trop c'est gênant.
    Mais sinon je ne vois pas le problème, et si ça se trouve les autres préfèrent cette manière de parler de toi, même si ça peut être futile. Et puis disserter sur des culottes c'est un bon exercice de style ;)

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